Le vieux puits
Pinçant brusquement en cette saison d’hiver,
Doucement le vent froid caressait notre terre.
Au sol la neige tombait sans faire de bruit
Le recouvrant de son blanc manteau dans la nuit.
Tous les animaux démunis de leurs abris
Recherchaient leur pitence en poussant des cris.
Dans le jardin en narguant de son arrogance,
En montrant au temps maudit toute sa prestance,
En mœllons de granit richement construit,
De sa peinture toute fraîche qui reluit,
Figé tout près du bassin le vieux puits trônait,
En tremblant des ardoises tant qu’il le pouvait.
Malins s’appropriant le dessous de toiture,
Nos copains à la recherche de forfaitures,
Sans arrêt piétinant la margelle trouvèrent
Aisément en ces lieux le gîte et le couvert :
Mangeant les graines placées sur le repose sceau
Repas copieux en cette saison pour oiseaux.
Amoureux du tambour et de sa manivelle,
Deux merles frappant énergiquement des ailes,
Parades et grandes séductions battant tambours,
En un va et vient incessant et tour à tour
Leurs récitaient leur mélodie en faisant la courre.
Heureux de trouver un logement pour le jour.
En ne se souciant guerre des flocons qui tombent,
Chassant les malheureux moineaux posant leurs ombres,
Etant les maîtres des lieux en terrain conquis
Le vieil ancêtre devenait leur paradis.
Etale bien ta grâce et ta maçonnerie,
Mon beau puits lutte contre les intempéries !
Joël