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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 20:01
NATURE

☼    NATURE

                        Un très beau montage plein de soleil réalisé par notre amie Chatoune. En ces temps ci nous en avons tous besoin. Vous en découvrirez pleins d'autres et beaucoup de talent sur son blog. Allez  le voir.                                                                                Merci Chatoune. Merci Nathalie
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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 23:24

Tagué par Sandrine.

Réglement du jeu:

- prendre un livre à la portée de la main
- l'ouvrir à la page 123, recopier à partir de la cinquièmeligne, les cinq lignes
- indiquer le titre de l'ouvrage et l'éditeur
- faire suivre à cinq personnes
- avertir par un commentaire sur leur blog respectif

   Christian SIGNOL                       Les chênes d'or

Aux éditions:  Albin Michel

            Les gens du village avaient apporté des planches, des fagots, des vieilles poutres qu'ils avaient dressé autour d'une grande perche plantée en terre.
             Par dessus les fagots, ils avaient entassé des branches à genévriers et de pin qui s'embrasent facilement.
             A l'extrémité de la perche, un bouquet de fleurs sauvages couronnait l'ensemble.
              L'heure approchait d'allumer le foyer.
              Les villageois arrivaient les uns après les autres, lentement, sans se presser, tandis que sonnaient les cloches de l'église.

      Donc je tague à mon tour cinq autres personnes dont les noms suivent:

Christian :    http://christianpoisson.skyrock.com/

Anne       :    http://perlesarebours.skyrock.com/

Chatoune   :   http://chattoune288.skyrock.com/

Libellule     :  http://messagepersonnel.over-blog.com/

Agathe       :  http://messagepersonnel.over-blog.com/





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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 21:19

                                             LES VOYOUS DE QUARTIERS

 

En Tunisie les troubles pour libérer le pays de la domination française éclatèrent. Afin de protéger ses ressortissants la marine nationale réintégra les familles des militaires sur le sol de notre mère patrie. Quittant leurs proches le cœur serré les soldats eux pour faire leurs devoirs restèrent sur place dans les ports pour occuper et défendre leurs dernières positions avec à l’esprit l’espoir d’une chance de retour.

Sans notre père, arrivés en France, habitants de nouveau notre Bretagne natale, notre réintégration parmi les nôtres, les gens de nos quartiers, fut plus ou moins difficile. Quel était notre crime? Étions nous si différents?

Les heurts éclatèrent souvent entre nous autres enfants, les mots montaient et ceux-ci cherchaient protection auprès de leurs gentils parents intolérants qui refusaient de nous accepter à coté de leurs progénitures. Pourquoi cette différence? Pourquoi cette intolérance? Qu’avions nous fait? Les phrases méchantes  comme «retourne dans ton pays», «sale arabe», «voyou», «on vivait bien sans toi», «sale tunisien» nous blessèrent cruellement et comme tout être humain de quelque nationalité que ce soit se sentant attaqué, offusqué, envahi, écarté, rabroué ces mots inacceptables, incompréhensibles pour de jeunes mômes nous rendaient à ce moment là plus méchants encore, plus acariâtres, plus hargneux et sous la colère nos réponses se transformant en défenses montèrent plus osées, plus crues, plus recherchées dans les propos, dans les attaques, dans les injures, plus touchantes pour leurs petites cervelles de moineaux, plus sales et plus imprégnées que les leurs afin de nous défendre avidement sans réserve, afin de laver rapidement cet honneur perdu, cet amour propre sali, imprégné de morsures qui nous paraissait si cher à cette époque et qui rongeaient durement, tristement notre cœur. Quelle méchanceté! Quelle cruauté gratuite! Quelle haine!

Cela dégageait en nous une certaine rancœur et un affreux désagrément, un mal de vivre journalier, un mal d’être parmi les autres et surtout de ne pas être admis comme les autres. Que faire pour être comme les autres? Quel est le mode d’emploi? Que devions nous changer? La rancœur amère nous blessait, nos blessures devenaient plaies et ces plaies s’ouvraient de plus en plus et chaque coup porté entaillait la chair au plus profond de notre moelle, de notre être, de notre âme. Pauvre âme combien elle supportait de coups! Des affronts, toujours des affronts! Cette âme se noircissait, s’obscurcissait mais ne voulait pas devenir esclave soumise aux exigences, aux détriments, aux bons plaisirs des autres.

Non, nous ne voulons pas de chaînes, pas de boulets,  pas d’entraves! Nous étouffions. Notre honneur avait un sens même d’indépendance si petit soit il. Nous ne pouvions vivre ni enfermés ni cachés, nous ne pouvions pas nous déplacer en rampant, en longeant les murs en errant comme des âmes en peine. Nous avions le droit de nous rencontrer, de courir, de gambader, de nous éclater. Le soleil, la pluie, le vent, la neige, les orages, les tempêtes appartenaient à tous et nous voulions en profiter, nous en abreuver. Laissez nous goûter à ce bonheur! Nous en avions le droit d’en profiter! Nous ne voulions pas devoir payer un tribut pour un droit de passage! Nous devions faire un choix pour trouver un idéal, notre idéal. Par les poings, par les empoignades, par les accrochages de membres et de vêtements, par nos roulades et nos débordements intempestifs, arrivant aux coups, arrivant à la peur de se montrer, effrayés de passer devant tel ou tel groupe qui nous faisait barrage, qui nous tendait des embuscades, avec insistance nous répondions à ces menaces incohérentes car nous avions le droit au passage libre pour nous déplacer serein dans les divers chemins sans être obligés de faire des détours, sans trembler avec gardant en mémoire le fait de faire une rencontre in fortuite, nous savions que nous étions tous nés des mêmes descendants sur les mêmes sols, coulait dans nos veines le même sang, partagions tous les mêmes sites publiques, les mêmes routes, fréquentions les mêmes écoles, les mêmes commerces, mais ce n’était pas dans les opinions de certains que de les prodiguer avec nous.

Le fait d’être partis trois années dans un pays colonisé cette absence nous séparait, nous punissait, nous bannissait. Où est notre erreur? Leurs devions nous des comptes? Faisions nous de l’ombre sur leurs vies? Etions nous des monstres, des mécréants? Pourtant nous respections les idées, les religions, les biens de chacun car nous étions trop jeunes pour comprendre et pour pouvoir faire un choix. Mais ce n’était pas leurs choix, nous n’étions pas à leurs images. Nous étions à ce moment là des réfugiés, réfugiés de notre propre patrie! Les enfants ne sont pas responsables des choix des grands ni de ceux de leurs parents et ils doivent suivre toutes leurs décisions sans broncher. Que d’erreurs! Que d’idioties! Que de bêtises! Que d’incompréhensions? Mais avec le temps je ne leurs en veux même pas.

Il est si facile de tendre la main à un enfant, souriez lui et il vous ouvrira son cœur. En lui ce sourire, cette main tendue ne s’oublieront jamais. Faites une ombre sur son cœur, frappez le de votre bâton et par derrière il vous jettera des pierres. D’un agneau à la longue vous en ferez un loup. Comme pour un jeune chien donnez lui un coup de pied et il vous montrera les crocs, mais à chaque passage en vous voyant ce jeune chien n’oubliera jamais votre pied et se méfiera toujours de l’autre car il ne sera jamais ami avec vous.

 

Revenu dans mon école le temps d’adaptation dans le secteur passa très vite et les esprits se calmaient à force de nous côtoyer. Ouf! Il était temps! Avec les adultes à force de me voir leurs dire bonjour, merci, de me déplacer pour échanger quelques paroles, demander de leurs nouvelles, de distribuer mes dessins dans leurs boites à lettres, de porter aux anciens, aux femmes leurs sacs à provisions beaucoup trop lourds, de les accompagner un bout de chemin, de les faire rire, de parler de nos notes scolaires, de notre petite vie de tous les jours, tout redevenait dans l’ordre.

La confiance s’installait et une nouvelle vie pouvait enfin commencer, pas au goût de tout le monde bien sur car certaines personnes hautaines, orgueilleuses n’acceptent pas de se rabaisser devant autrui se croyant toujours supérieures par rapport à leurs moyens matériels, par leur instruction, par leur personnalité, par leurs acquis se croyant d’un rang différent, se pavanant parce qu’elles se sentent plus riches, plus pédantes, plus grandies et plus bêtes, plus délaissées, plus maudites, plus repoussées, plus refoulées, plus dédaignées, plus ridicules, plus seules que les autres, mais acceptés par l’entourage en général avec ses gens qui respectent l’humilité, la ténacité, le courage, l’ouverture d’esprit, le besoin de vivre, de combattre la pauvreté, le mal, le malheur, qui partagent avec les plus faibles qu’eux sans échanges en retour qu’une seule poignée de main, qu’un seul sourire, qu’un seul mot gentil et qui reconnaissent leurs erreurs. Que pouvions nous offrir de plus? Toute erreur reconnue est une faute pardonnée. Nous avions tous un cœur et ce cœur peut battre de différentes façons, à chaque cœur correspond son rythme, à chaque cœur correspondent ses émotions. Chacun commande ses émotions.

A présent que cette confiance est acquise nous pouvions vivre libres de tous nos mouvements, de toutes nos rencontres, avides de soleil, avides d’espaces, avides de rencontres et heureux comme les autres jeunes enfants en parcourant les environs en agrandissant notre territoire pour jouer dans les quartiers, dans la campagne, dans les bois en acquérant et faisant de nouvelles connaissances avec les gamins de notre age pour partager nos loisirs à la recherche d’occupations, de découvertes, d’inventions, de constructions et de larcins mêmes. Nous n’étions que des enfants et nos sottises débordaient comme prodiguées par tous les enfants normaux. De ce répit nous en avions le droit d’en profiter! Tous les petits objets acquis, toutes les idées bonnes ou mauvaises servaient à mettre en application les richesses de nos imaginations. Que de coups donnés! Que de disputes! Que de mots salis et maudits! Que d’empoignades! Que d’ombres sur notre cœur! Mais tout cela en valait la peine et le résultat est une réussite.

Le plus beau c’est cette confiance que nous avions pu échanger, cette autre image que nous avions pu donner, nous étions des enfants comme les autres et nous avions su le prouver. Ces cicatrices à la longue se sont refermées, ce petit monde avait évolué. Tous les enfants qui ne sont pas comme les autres ne donnent pas que des images des voyous de quartiers, de voyous des écoles, de voyous des villes mais bien des images de garçons et de filles qui eux aussi ont cette rage de vivre, ce besoin de parler et de comprendre, cette envie de se confier et de faire confiance, cette volonté de partager et de donner, cette fierté d’échanger et de recevoir et le plus grand danger c’est de les humilier et si quelques adultes comprennent cela, nous pourrons alors dans l’avenir tous avancer.

  

            En ces temps là dans les écoles les cours se poursuivaient en cinq jours avec du repos le jeudi et le dimanche. Tous les enfants avaient hâte à cette détente bien méritée. Ah! Ces jeudis tant aimés! Tous en rêvaient. Ah! Ces fameux jours de télés, de nos premières télés, on en trouvait si peu dans les foyers. De voir ces premières images, quel régal!

            Les plus chanceux racontaient l’histoire aux autres. De se faire inviter était le plus beau des cadeaux. Dans les salles à manger, dans les salons, dans les cuisines, rangées les chaises s’accumulaient comme au cinéma, les bambins s’asseyaient  les uns derrière les autres et par ordre de taille afin que tous puissent voir sans être dérangés par la tête du voisin. Aux coups de sonnettes répétés les parents le sourire aux lèvres allaient ouvrir. Comment pouvoir refuser à un gamin souriant ou à l’air malicieux implorant du regard la permission d’entrer pour s’abreuver de quelques images, de refuser le pourriez vous vous autres? Pressés pour ne pas perdre le début du film les mioches s’asseyaient sans grand bruit. Les parents n’entendaient plus une mouche voler tellement dans l’assistance l’attention paraissait si prise, si captivée, en admiration devant ces images en noir et blanc qui défilaient devant de beaux yeux grands ouverts, infiltrant leurs cerveaux qui ingurgitaient les histoires, les contes, la magie des images plus facilement que devant un livre de classe grand ouvert où les mots, les dessins, les photos restent figées, glacées, inertes à vie jusqu’à la destruction du bouquin et de la revue où les pages attendent d’être tournées et retournées pour nous présenter toujours les mêmes clichés. Quelle évolution en si peu d’années! Quel cadeau de la technologie! Nous tournons des boutons et l’image parait.

 Mis à notre disposition peu de chose existait pour nous occuper nos jeux devaient s’inventer au fur et à mesure que le temps passait et que nous grandissions. Faire de menus larcins, faire des farces aux voisins, voler des fruits dans les jardins, en nous cachant derrière les muretins, en plaçant inconsciemment des vipères aux têtes coupées dans les boites à lettres en guise de courriers, en attendant la visite du propriétaire et en nous amusant de sa réaction à la vue de ces reptiles qui se contorsionnaient sous l’action des nerfs, de quoi lui offrir une crise cardiaque car l’age de l’être choisi nous importait. Qui n’a jamais fait de forfaits? Etiez vous tous des anges? Où est votre auréole?

Dans les champs côtoyant nos lotissements munis de vieilles cartouches de chasse nous débusquions les grillons, petits insectes noirs se nourrissant de plantes. Au moyen d’une herbe rigide sous l’action du frottement, le grillon chatouillé remontait à l’air libre et se piégeait dans la cartouche enfilée dans son abri, trou creusé à la surface de la terre dans les champs, il suffisait de le récupérer dans le piège. Ingénieux, non! Souvent certains garçons plus téméraires et inconscients de trouver un serpent face à son appareil reproducteur urinaient dans le trou pour noyer cette carapace à pattes, aux rires des camarades et des ricanements des filles bien entendu. Quelle drôle d’idée! Mais bon cela marchait et nous écoutions et copions l’expérience des grands. Venait la chasse aux hannetons qui pullulaient et qui aujourd’hui par la projection d’insecticides ont disparu. Tous ces insectes nous les enfermions dans de petites boites d’allumettes avec des fragments de feuilles et nous nous les échangions jusqu’à leur libération dans la nature due à l’intervention des mamans qui trouvaient cela injuste d’enfermer ces petites bestioles. A chacun sa liberté! A chacun sa vie!

 A présents les jeunes rêves d’aventures cosmiques, d’aventures dans d’autres dimensions. La technologie a changé leurs jeux, enfermés chez eux ils dépendent de leurs écrans, de leurs ordinateurs et de leurs manettes. A chacun sa période! 

 A cette époque pour nous distraire près de nos demeures existait une zone d’emprunt ou petite zone sur laquelle un engin venait extraire quelques charrettes de sable de mine couleur ocre jaune. Le fond de la zone d’exploitation se terminait en une grande fosse taillée en paliers où stagnaient les eaux de ruissellement, les eaux de sources. L’écologie n’était pas respectée en ce temps là et les problèmes de pollution étaient moindres. Ah, si nous pouvions revenir quelques années en arrière!

  En contre bas sur le terrain vague les riverains déposaient tous leurs déchets de tontes de jardins, de leurs bric à brac, leurs excédants de terre servant à remblayer au fur et à mesure ce lieu insalubre. Mais cet endroit représentait pour nous autres jeunes garnements un autre monde, un autre univers, notre monde, notre univers où nous pouvions exprimer nos rêves, nos visions d’évasion, avec cette sensation de frissons que nous procure cette envie de grands espaces, de grandes libertés. Et quelles libertés!

  Les véhicules existaient peu en ce temps là, nous pouvions errer librement les parents nous faisaient confiance. Savourant de fouiller dans ce dépôt et de faire la trouvaille de toutes sortes d’objets utiles comme des baguettes de bois, des ficelles, des ferrures nous permettaient d’assouvir nos fantasmes, nos exploits de jeunesse, en jouant au grand rôle de la star Zorro, en nous livrant à ces batailles de capes et d’épées avec des épées construites en restants de bois ficelés en croix, nous mettant dans la peau des mousquetaires chevauchant des manches à balais en guise de chevaux, tantôt épousant un rôle de cow-boy ou tantôt  imitant le rôle d’un indien tombant subitement par terre comme foudroyés par des balles ou des flèches imaginaires. La reconstitution paraissait vraisemblable comme de vrais acteurs en culottes courtes.

  Dans ce délaissé  toujours en activité les différents reliefs présentaient des cavités ou petits trous creusés suivant le besoin du moment ou de la diversité de la couleur des matériaux à extraire. Ces cavités se perdaient dans la végétation faite d’arbrisseaux, de genets, d’ajoncs, de jeunes sapins nous servant de refuges pour nous cacher dans nos jeux de guerres, dans nos combats copiés entre soldats américains et allemands héros de nos revues de bandes dessinées de l’époque vendues après la guerre représentant les alliés toujours comme les gentils soldats et les allemands comme des tortionnaires.

  La vraie guerre venant de se terminer, encore récente dans les cœurs il fallait assombrir encore plus l’ancien envahisseur. L’emprunte du carnage produit se répercutait sur les jeunes car les anciens ne voulaient pas faire oublier ces horreurs et surtout cette humiliation qu’est l’occupation.

 Dans ces feuillages, dans cette pellicule de poussière séchée pas les vents, ces particules de granulats collaient aux vêtements, à la peau. Nous rampions, nous roulions, nous escaladions, nous défendions notre territoire toujours en hurlant nos cris de guerre, de combats, de victoires, en riant faisant semblant d’être touchés, de tomber sous les balles, de mourir en nous couchant à terre. AH! Tu m’as touché, je me meurs! Nous jouions à la haine, aux meurtres, à la violence, à la cupidité mais aussi aux braves défenseurs des plus faibles, de la défense des femmes, des jeunes, des vieux ce que nous enseignait toutes les idées entendues, toutes les paroles copiées, tous les actes présentés par les grands et les adultes. Avec hâte nous les imitions et notre territoire devenait champs de batailles, champs de guerre, champs de victoires, champs de bravoures.

  Des branches coupées au niveau des fourches nous servaient d’armes. Combien de prisonniers avions nous ficelé, combien de blessés avions nous soigné, combien de victoires avions nous remporté, combien de fortins de pierre construits avec les cailloux traînants sur le site et entassés en quinconce les uns sur les autres formant de simples barricades avions nous pris. Avec de si brillants soldats en réel nous n’aurions plus besoin de faire de prochaines guerres!

  Ces gestes se gravaient chez les plus jeunes, les cinéastes imprégnaient leurs esprits, les sensations excitaient leurs cœurs, regorgeaient dans leurs mémoires des images qui ne voulaient pas se volatiliser en cette période de paix. Les leçons de morales s’éternisaient. Chacun se disait: plus jamais cela! Mais les enfants côtoyaient les maux des parents, les privations encourues. Tout ce mal résidait dans leurs mémoires et avaient du mal à s’oublier, à disparaître. C’étaient  toujours les mêmes les bons et les autres les méchants, mais ce qui était sur c’est qu’étant gamins nous ne manquions jamais d’imagination.

Logeant dans une des maisons des plus proches de ce lieu insolite, mon copain Jean François me rejoignait pour occuper une partie de nos après midi. Recherchant dans la décharge nous faisions l’acquisition d’un fameux trésor: une valise. Paraissant en état pour nous bien sur! Que faire d’une valise dans une carrière, à part la remplir de sable ou d’eau nous ne voyons pas trop d’utilité. Les idées trottaient dans nos têtes. Non! Si! Eurêka c’est trouvé! Une fois les deux compartiments démontés, nous les placions sur la surface de la réserve d’eau pour juger les capacités de flottaison et d’étanchéité.

  Une belle aubaine nos engins flottaient. Nous munissant de planches elles nous serviraient de rames. Le tour était joué. Comme deux intrépides pirates nous naviguions sur notre mer improvisée à la conquête d’îles lointaines et vierges à la recherche de trésors oubliés ou perdus, dans de magnifiques paysages d’outremer, dans ces mers des Caraïbes comme ceux présentés dans nos livres de classe, dans nos bandes dessinées traitant sur les corsaires ou dans nos histoires de Tintin et de notre fameux capitaine Haddock. Nous jurions comme notre héro préféré.

 Ne nous souciant nullement de notre sécurité, avides d’émotions, ne sachant pas du tout nager nous ne nous rendions même pas compte du danger qui nous guettait. Le fond de la réserve d’eau grouillait de divers morceaux de ferraille, de carcasses de véhicules de toutes sortes, de barres de déchets de matériaux de construction en bâtiment qui se dressaient comme des pics meurtriers qui empaleraient le premier homme tombé à l’eau. Mais le bonheur vivait en nous, il faisait palpiter nos tendres cœurs et à cette époque rien ne valait ce plaisir que nous recherchions. Ce plaisir était à nous, il était fait pour nous et par nous. Personne ne pouvait accaparer notre joie de nous amuser ensemble unis dans les mêmes jeux, unis dans les mêmes plaisirs, unis dans les mêmes bêtises, gardant les mêmes souvenirs. Quelles bêtises et quels souvenirs!

De temps en temps nous rejoignions la demeure de mon copain d’aventures. Toujours sur ses gardes, paraissant préoccupé, pensif il me quittait brusquement me disant qu’il reviendrait de suite. Me laissant subitement, à mes pensées, à mes rêves comme l’éclair, aussi leste qu’un furet, prenant ses jambes à son cou il remontait le sentier battu menant sur la hauteur de cette excavation et se perdait dans le pâté de maison dominant ce lieu. Au bout de quelques minutes il revenait paraissant avoir vu le merveilleux, tout rassuré et ravi comme s’il avait découvert quelque chose de féerique, quelque chose qui l’attendrissait et le faisait revivre, comme s’il avait vu un ange, une fée, une déesse. Ces escapades se produisaient plusieurs fois lors de nos rencontres. Un jour, curieux de connaître son secret je lui posais la question au sujet de ses départs improvisés et il me promit que la vérité il me la ferait partager.

Par un bel après midi ensoleillé au coeur d’une fameuse journée chaude d’été, avec pleins de nouveaux et de récents projets originaux de jeux en tête, alors que radieux je m’apprêtais à lui rendre visite afin qu’il vienne jouer avec moi dehors sur le site délaissé, dans sa maison il me permettait diligemment d’entrer. J’en restais bouche bée de ce changement de situation. Etonné de ce revirement, pour moi cette invitation impromptue paraissait un véritable cadeau venant de lui, un présent venu du ciel, un don de la providence. Une excitation voyante inhabituelle, une exaltation subite se dégageait de son moi. D’habitude son attitude inflexible à la démonstration de ses sentiments ne nous permettait aucune bêche pour y accéder, je ne l’avais jamais ressenti ainsi aussi pressé, aussi content de me présenter son petit chez lui, aussi comblé de me dévoiler son petit paradis, aussi ardent de parader dans son jardin d’éden, aussi enflammé d’exhiber son petit univers. Son excitation stimulée semblait à son comble, bondée d’émotions. Cela devenait l’heure de la vérité, de sa vérité, le moment du déroulement  au grand jour de son film caché, de son film extraordinaire qu’il protégeait en lui comme la conservation d’un joyau précieux que l’on aurait enfoui au plus profond de ses entrailles afin de le dissimuler aux yeux indiscrets d’autrui.

  Ce secret était à lui. Il vivait en lui et pour lui, pour le sauvegarder d’un mal qui sévirait de l’extérieur. Il voulait tant le couver, tant le défendre contre un mal, contre toute menace qui attaquait sournoisement au sein de cette demeure. Mais quel était ce mal? De quoi avait il peur? Qui lui faisait peur?  Ses yeux moqueurs se plissant lui procuraient cet air canaille qu’il prenait d’habitude quand il voulait conserver ses pensées insondables profondément intégrées en lui et que je voulais avec toute ma curiosité tant découvrir.

  Excité à l’idée de ce que j’allais voir m’enfonçait dans un état second, le sang s’accélérait bouillonnant faisant plusieurs tours dans mes veines, mes tempes cognaient et recognaient jusqu’à sentir le liquide passer. Bang! Bang! Les pulsations m’étourdissaient. Bang! Bang! Un doux vertige m’envahissait. Comme pris par un sortilège vicieux je me sentais tout drôle. D’un seul coup je ne paraissais plus le même. Que m’arrivait il? Où allais je? Mes jambes de coton, mon allure chancelante freinaient mon avancée. Qu’allais-je découvrir? Pourquoi tant de secrets? Quel était ce mystère?

  Lentement sans réagir, confiant je suivais la démarche de mon camarade nous rendant dans une pièce sombre au chevet d’une personne occupant les lieux qui alitait. Cette jeune femme d’une beauté naturelle, aux cheveux longs retombant bas sur le dos, sûrement prévenue de mon intrusion, de ma visite passagère dans son foyer, comme par enchantement, comme bienvenue, comme si elle m’attendait les membres tendus en avant m’invitait à venir lui dire mon bonjour. Le pas traînant, hésitant, frissonnant, tout ému j’avançais vers cet être inconnue qui m’impressionnait et je tendais mon visage à cette invitation de lèvres closes aux couleurs naturelles qui voulaient m’embrasser. Un baiser d’une chaleur intense se posait sur ma joue rosie de jeune garçon. Que c'était doux! Quel délice! Quelle vraie récompense! Quel régal! Fiévreusement je goûtais à ce baiser de cette mystérieuse inconnue. C’était une des premières fois qu’une adulte m’offrait une telle chaleur, aussi subitement, aussi généreusement, d’habitude les femmes paraissaient distantes en ces temps là avec leurs embrassades restreintes envers les enfants.

  Mon copain ravi de ces présentations s'approchait à son tour du lit douillet et en s’allongeant au niveau de sa mère délicatement  lui passait ses bras autour de son cou, pour lui démontrer sa reconnaissance d’être là, serrant aussi fort ce cou tant que ses muscles le pouvaient, voulant essayer de la préserver pour lui seul, tout contre son corps comme si quelqu'un de l'extérieur avait pu la lui enlever. Isolés du monde, sans ce soucier de ma présence tous deux gardaient la position, immobiles, le regard d'ange de l'enfant dévisageait celui de sa mère. Accompagnés d’un doux bercement de tendresse les deux corps se balançaient comme si une musique intérieure les envoûtait et menait cette cadence de l’amour. Tous deux communiaient, leurs corps emmêlés n'en faisaient plus qu'un. Lui essayait d’entrer en elle comme pour chercher cette protection enfantine du temps où il se trouvait foeutus dans le ventre de sa maman à l’abri des dangers de ce monde. De la réaction de son enfant elle compris le réel besoin de celui ci d’être protégé et par ses yeux brillants, par son regard angélique dénonçant de l’affection ses baisers acharnés couraient décemment partout sur le haut du corps de son enfant, jouant à le chatouiller, à lui donner de tendres frissons. De temps en temps la maman lui confiait de jolis mots à l'oreille. Entre eux des échanges de rires éclataient. Que cette image d'affection, d'amour me semblait si belle. Qui aurait pu séparer deux êtres qui s'aimaient tant? Qui aurait eu l'audace d'intervenir dans cet échange de baisers, cet échange de sourires, cet échange de caresses, cet échange de bonheur? Oui ils se contentaient de ce simple bonheur. Il était à eux, ils se le sont construits pour eux deux. Qui pourrait le leurs retirer? Ils vivaient heureux.

 Profitant des câlins des mains de sa maman, restant immobile, la tête posée sur la poitrine volumineuse se soulevait sous les soubresauts dus à la recherche de respiration. Resté en retrait attendant la fin des ébats mes pensées se perdaient deux ans auparavant lorsque pour la première fois une jeune femme donnait la tétée devant l’assistance présente sans paraître gênée, comme si pour elle cela semblait tout naturel. Mes yeux évitaient de rencontrer les siens mon visage devait rougir. Que la scène de cet enfant se nourrissant de son lait maternel était belle! Quel beau souvenir! Silencieusement j’admirais mon copain pour son comportement si soudain. Où était ce grand guerrier de nos jeux qui combattait si violemment le mal, qui chevauchait sa monture contre les tempêtes, qui naviguait sur son vaisseau à la conquête de nouveaux mondes, qui gagnait tous ces combats sanguinaires contre l’envahisseur, qui nous montrait le bien dans toute sa totalité.

 En fait mon copain ce héro n’était qu’un enfant comme moi et je l’admirais. A cette minute même dans les bras de sa maman par son amour il me professait la simplicité, cette simplicité que j’ai appris à suivre par la suite et qui règne dans mon cœur d’aujourd’hui. Il me démontrait que le bonheur était si peu de chose, que le bonheur se trouvait tout près de nous. Pour cela il n’avait pas besoin de toutes ses richesses tant enviées par les adultes, de tous ces bijoux dont la brillance attisait les envies, de toutes ces valeurs dont le besoin de les posséder attisait toutes les cupidités, de tous ces détournements qui poussent aux vices où les hommes se battent pour s’en défaire. A mes yeux  il était un être pur qui avait besoin de profiter du bonheur avec celle qui lui avait donné la vie.

   Depuis j’ai suivi son exemple, en me démontrant que pour vivre il ne suffisait pas de prendre mais aussi à mon tour je devais donner, non sans attendre en retour quelque chose des autres. Ce jour là le bonheur se trouvait tout simplement devant mes yeux, il ne se composait pas de grand-chose, que la simplicité était la plus grande des valeurs. Un grand merci mon camarade pour cette leçon d’amour !

Par la suite j’apprenais par la bouche de Jean François que sa maman restant alitée était paralysée à cause d’une terrible maladie: la poliomyélite.

 

                                       Joel

       Voila la fin de cette première partie. Je l'ai écrite avec mon coeur afin de vous faire plaisir.  Les souvenirs lentement reviennent. Depuis si longtemps restés enfermés ils doivent parcourir un long chemin afin de retrouver le grand jour et de s'écrire sur mes feuilles.  
             

       

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 22:18

                  

                     

                                              
LA PREFERENCE

 

L’histoire que je vais vous conter nous ramène dans les années 60 dans l’est du Maghreb, dans un pays francophone nommé Tunisie. A cette époque lointaine la marine française tenait des ports sur les côtes de la Méditerranée. Séparées les familles rejoignaient le père qui suivait son attachement dans les ports. Les enfants entraient en général dans les écoles religieuses pour suivre l’enseignement comme ceux donnés sur notre terre natale.

Un soir mon père qui s’occupait de nous encourager dans nos devoirs se pencha plus sérieusement sur le cahier de poésie de mon frère aîné, prit ses crayons et se mit à lui dessiner un superbe croquis pour agrémenter le texte. Avoir un dessin de papa quelle aubaine! Quelle chance! Que de talents cachés! Que de patience!

-         Papa moi aussi j’en veux un, après pourras tu me le faire ma page est vide!

-         Je n’ai pas le temps, tu vois bien que je suis occupé avec ton frère, débrouille toi un peu, fais un effort, commence toujours le tien ! Demain je m’occuperais de toi!

Sous le refus, bougonnant,  la tête renfrognée, boudant de jalousie, humilié de ce renvoi je pris un crayon noir, une gomme et me mit à recopier le modèle compliqué que Papa m’imposait, modèle trouvé dans un ancien livre de récitations : deux enfants construisant des châteaux de sable sur une plage. Me prenant ainsi pour un de ces enfants de la maternelle qui normalement représenteraient ainsi les personnages, pensant que j’allais colorier deux ronds pour les têtes, des traits pour les corps les deux compères furent surpris d’apercevoir de vrais tracés ressemblant à l’original. Le temps passa rapidement, à peine quelques coups de noirs grossiers furent ils gribouillés qu’il fallut tout ré emballer de suite pour nous mettre dans des draps tous frais, appréciables par ces fameuses nuits de saison, afin de pouvoir rêver aux fins sables chauds de cette belle plage baignée de soleil, rêves que nous offrait cette superbe image en noir et blanc de ce livre d’un autre age.

 

Située au centre de cette ville colonisée, l’école formée en U abritait les classes  primaires, une salle faisant office de salle de spectacles avec estrade faite de planches, et les  anciens logements des institutrices, aux enduits craquelés, jaunis, poussiéreux, salis par le temps, les intempéries, dominaient de leur masse la cour et la rangée de toilettes aux portes toujours restées grandes ouvertes invitant les bouts de chou qui auraient une envie pressante.

Pendant la journée mon regard admiratif ne quittait pas, avec mes yeux éberlués, exorbités, grands ouverts, cette jeune maîtresse d’une certaine beauté se mouvant à longueur de journée dans sa petite robe de coton imprimé de fleurs multicolores, avec sur le devant en pointe un joli décolleté conçue pour supporter la chaleur torride de l’été. Tenus en chignon ses cheveux ramassés en arrière par des épingles et tenus libres sur le devant, ses bouclettes blondes en bataille dominant le sommet de son crâne lui donnait un air de jeunesse et relevait de clarté la beauté de son visage d’ange à peine ébranlé par les années qui passent. Quand elle se mouvait dans les rangées son tissus léger frôlant les vieux pupitres alignés aux vernis écaillés laissaient entendre un glissement soyeux comme celle d’une robe de princesse, qui me donnait envie de la toucher comme quand j’adorais le contact précieux de ma maman, quand celle ci me prenait gentiment dans ses bras menus afin que je profite de la douceur de ses caresses, de ses baisers chaleureux, si tendres, que je ressente le doux frisson laissé par le simple contact de sa peau rosie envahir mon coeur.   

            Lors des cours de français les cahiers de poésies étaient vérifiés pour constater l’évolution des chefs d’œuvre en cours. Mon travail tenace ne passa pas inaperçu. Le menu feuillet tenu par de douces mains expertes, la maîtresse m’observa longuement laissant apparaître un léger sourire émerveillé mais soupçonneur percer gracieusement sur le coin de ses lèvres colorées naturelles.

-         Est-ce bien toi qui a dessiné cela ?

-         Oui maîtresse je l’ai fait tout seul !

Se faufilant en hâte par la porte mitoyenne reliant les deux classes, elle revint avec sa voisine enseignante afin de me questionner sur mon savoir faire, me disant clairement leurs doutes de me voir travailler ainsi et que pendant la récréation je resterais leurs démontrer mes capacités pour voir si le mensonge est bien de sortie.

La récréation arriva. Comme prévu je restais seul attablé à mon pupitre en bois à deux places dont le plan incliné gravé d’inscriptions laissées par nos successeurs, percé des deux cotés de deux orifices contenait des encriers bavant de projections du liquide bleuté.

Lentement aussi agile qu’une loutre, la maîtresse s’assit à mes coté sur le banc de bois afin de suivre mon entreprise. Sentant sa tiédeur sous le fin tissus je me sentis envahir d’un doux frisson comme si mon âme aurait voulu la posséder pour moi tout seul comme deuxième maman, tellement j’étais tenu en admiration devant cette femme et mon sang bouillonnait en moi d’une joie intérieure intense, me provoquant des crampes dans le bas de mon ventre, sensation me laissant mal à l’aise à coté de cette présence impromptue qui m’obligeait à partager ce banc déjà bien bancal et très rustique. Tiendra-t-il avec l’excédent de poids rajouté ? Mais de cette présence plus que mes espérances je l’appréciais, je la goûtais, je la dégustais comme le résultat d’un tendre nectar laissé agissant pendant des heures dans ma bouche, sur les papilles de ma langue, dans le fond de ma gorge, savourant jusqu’au dernier moment le plaisir de ses saveurs, le velouté de cette impression de bonheur qui vous envahit l’esprit et qui ne veut plus partir, de cette chaleur qui réchauffe votre sang alimentant les gaines de vos veines, circulant avec cette impression de bien être qui dessert votre cœur et que l’on voudrait garder secret en soi, sans vouloir partager ce moment intense avec autrui. Ce bonheur est à moi, je l’ai gagné, construit, il est pour moi, je voudrais tellement qu’il dure, qu’il ne s’arrête jamais.

 Elle s’occupait personnellement de ma petite personne, de ma petite vie, cela me donnait des ailes, l’envie de bien faire ce petit chef d’œuvre rien que pour éblouir ses yeux splendides d’un bleu pâle, ses yeux rieurs de malice, ses yeux qui voyaient un petit garçon construire ce qu’il avait de plus beau en lui afin de le lui offrir en unique présent comme si elle représentait pour lui ce qui avait de plus précieux au monde comme les personnages de Blanche Neige, Cendrillon, Alice, les héroïnes de ses splendides contes de fées, pour petits et grands enfants, tant aimés qui lui étaient si souvent contés. Prenant plaisir à voir ma mimine griffonner fiévreusement des courbes, impatiemment souligner des ombres, anxieusement éclaircir le visage de ces bambins, décontractée former les pelles, les sceaux de plage,  timidement esquisser des reliefs qui s’accentuaient sous l’effet de la mine, près de moi je pense que pour cette âme délicate son intérieur guettait la moindre sensation de bonheur pour vouloir me la partager, comme si c’était son remerciement pour ce petit moment de solidarité, ce petit partage que nous avions  pour le même obby. Furtivement ma tête se tournait pour essayer d’apercevoir son cou embué d’une sueur soyeuse, brillant sous les reflets de la lumière pénétrante, d’essayer d’imaginer la direction prise par cette perle de transpiration qui suintait des pores de sa gorge et qui descendait timidement vers un endroit qui mettait à cette époque encore inconnu et interdit. Ses épaules dégarnies justes habillées de fines bretelles de dentelles laissaient vos yeux éblouis par le satiné de cette peau au bronzage accentué par ce soleil de plomb qui tapait tous les jours sans cesse dans cette partie du pays. De temps en temps dans un mouvement harmonieux de femme, sa main saupoudrée de poussière de craie blanche jurant avec le pigment de sa peau, prenait la gomme vierge pour corriger quelques défauts trop apparents, effaçant de- ci de- là quelques traits trop gras laissé par la pointe du crayon.

Les récréations se succédèrent pendant un moment jusqu’à ce que l’accomplissement de la scène de bord de mer soit achevé. Ayant gagné les faveurs de cette merveilleuse créature j’avais le droit à son favoritisme pour l’aider à distribuer les feuilles de papier brouillon, à ranger son bureau, à essuyer son tableau, à secouer les chiffons crayeux.  Me parlant avec douceur, de cette voix mélodieuse, vibrant dans mes oreilles comme une douce symphonie, prenant ses ordres avec délices, j’étais toujours partant afin de lui rendre service, toujours avec ce petit pincement de bonheur qui remuait mes entrailles et qui me donnait cette impression d’être le bien aimé, son protégé comme son propre fils.

 

Les jours, les semaines passèrent. La chaleur de l’été persiste étouffante, intenable, fatiguante, brûlante, écrasant les humains. Le soleil monte au plus haut dans le firmament, au plus fort de sa forme, au plus fort de sa chaleur, jouant de ses puissants rayons pour rougir les peaux sensibles. Les gens amorphes s’allongent à l’ombre des rues, sur les trottoirs, sous les arbres, s’affalent sur les chaises aux terrasses des cafés. Pour revenir à l’école au tout début de l’après midi sous cette canicule le chemin de l’école nous parait langoureux, interminable. L’envie de travailler semble anéantit et l’envahissement atteint les jeunes élèves qui rêvassent à un bon bain dans cette mer se tenant si près. Leurs corps complètement lasses s’allongent de toutes leurs formes sur leurs casiers, sur leurs plans de travail, essayant de garder les yeux ouverts, combattant cette envie de s’endormir, baillant à bouches grandes ouvertes à qui aura le plus grand four, passant cette symbolique maladie qui se transmet de l’un à l’autre et qui une fois terminée recommence le tour sans s’arrêter.

Tant bien que mal la maîtresse essaie de garder tout ce petit monde éveillé, passe dans les rangées pour secouer le malheureux qui n’écoute plus et gentiment leur sourit pour les encourager à suivre la leçon. Elle aussi est dans le même cas la chaleur ne l’épargne pas. De temps en temps elle décolle le tissus de sa robe qui toute humide de transpiration colle à sa peau. Elle n’est point à l’aise et la moiteur l’irrite.

Installé au dernier rang au fond de la classe un élève dissipé bavarde sans arrêt avec son voisin de banc. La maîtresse qui a du mal à retenir les attentions le remarque et lui fait la remontrance. Pendant un bon moment le silence règne dans cette pièce. A nouveau des chuchotements plus élevés perturbent la classe. L’enseignante hausse le ton, s’énerve. D’un pas vif, rouge de colère elle quitte le lieu de son bureau et se dérobe dans la classe d’à coté chercher de l’aide près de sa voisine de palier. Toutes énervées, les bras, les jambes gesticulants elles s’emparent du garçon qui ne comprend rien de ce qui lui arrive à l’instant même, ne comprenant pas la gravité de son erreur. De déranger un cours cette faute tu vas l’expier ! L’une sort un rouleau adhésif de sa poche et une paire de ciseaux de l’autre et de connivence toutes deux bâillonnent le malheureux qui ne réagit pas et lui lient les mains derrière le dos par la même occasion. Non me dis je en moi-même vous n’allez pas faire cela! L’obligeant à se tenir ainsi debout sur son banc sous les moqueries, sous l’éclat de rire général de la classe qui d’un coup s’est réveillé de son triste sommeil. D’un coup la chaleur s’est faite oublier. Très fière de leur acte de bravoure, de cette intrusion corrective, les deux femmes riaient à gorges déployées, dévoilant leurs dents toutes blanches et brillantes d’étincelles. Ma douce, ma belle maman pourquoi fais tu cela! Cet acte insensé et inutile m’est cruel.

Hébété de ce qui lui arrive le mioche gardant la position exigée tourna la tête dans tous sens, essayant de cacher ses émotions de honte devant ses camarades amusés et riant bêtements, exhibé ainsi il se sentait impuissant de tous mouvements de liberté. Son honneur prenant un coup en petits ruisseaux des larmes cruelles coulaient sur ses joues.

De voir ce jeune garçon pas plus haut que trois pommes être la risée de ces adultes et de ces copains de tous les jours, je sentis la fièvre monter en moi, un bouillonnement  d’impuissance envahissait mes veines. Un orage éclata dans ma tête, ainsi que des éclairs de colère, une tempête de dégoût, des remontées de vomissements, des sanglots de honte. Les questions affluèrent dans mon esprit, j’essayais de comprendre. Celle qui était si douce avec moi comment pouvait elle agir si vite de la sorte. Elle qui me parlait avec sa bonté journalière. Elle qui partageait ce bon plaisir de dessiner, qui me donnait toute la douceur de sa voix. Elle qui participait sur ce banc d’écoliers à quelques instants solennels entre nous. Quelque chose d’effroyable se passa dans mon cœur. Des larmes voulurent couler mais désespérément je les retenais, si cette femme m’avait aperçu en pleurs elle n’aurait pas compris. Ma gentille vraie maman n’aurait jamais pu agir ainsi. Comment peut on commettre une si grave erreur?  Comment peut on humilier un être humain, un enfant ? Cette deuxième maman que j’admirais tant s’éloignait progressivement de mon amour, de mon cœur. Les jours se suivirent et pendant les récréations je faisais comme tous mes copains j’allais aussi jouer dehors.

 

                                                       JOEL

 

 

 

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 20:41

 

JE T’EPIE

 

                             Ce soir est un beau jour pour moi. Tu es là. Je te regarde. J’observe depuis un moment tes moindres gestes, beaux et précis. Je t’épie. Sentant mon regard majestueusement tu tournes la tête. Tes yeux bleus profonds me pénètrent et m’inspirent.

                             Je suis aux anges. Comme saoulé par un tour de manège gratuit donné à un enfant, comme emporté par un vent harmonieux venu d’ailleurs annonçant de la tendresse, déployant mes ailes d’ange je survole les cieux, je me sents libre, bien dans ma peau et heureux. Léger je voudrais planer dans les airs jusqu’à la fin des temps, à l’aise accroché sur mon nuage blanc, goûtant avec délice ce bonheur éternel qu’est le rêve. Soudain tes mots réfléchis, sereins, doux m’appellent à la réalité. En lévitation doucement je redescends sur terre au son mélodieux de ta voix. Tu me parles tendrement. Les sons qui chantonnent de ta bouche m’inspirent la bonté, la confiance, l’amitié. Mais cette mélodie dissimule une solitude profonde, une déception cachée, une existence intérieure de souffrance continue, mais l’envie en toi de vivre et de te battre pour ton avenir est la plus forte. Au jour le jour avec courage tu prends la vie à bras le corps, tu fais des rencontres, tu te fais des amis. Je t’admire.

                              Habillement ta jolie main de fée prend soigneusement l’aiguille magique, avec délicatesse pique le canevas. Le fil de coton glisse entre tes doigts agiles pour tisser sur la toile épaisse des points de croix. Occupée à ton ouvrage, ton entourage te parle en même temps, tu continues ton labeur commencé sur ton métier, réussissant à répondre à toutes les questions posées. Au bout d’un moment finissant tes explications sur l’œuvre en cours tu t’arrêtes. Tu respires. Tu te détends. Passant machinalement une main dans les cheveux que tu viens depuis peu de teinter, tu arrêtes le mouvement et questionneuse tu me fixes longuement dans mes yeux attendris tout en me parlant.

                               Gardant cette position, j’observe sans honte, sans gêne sur ton beau regard, l’expression douce et franche, le mouvement de deux lèvres sensuelles dont la fraîcheur, l’humidité, le goût doit ressembler à un fruit rouge défendu, juteux, qu’un amant désirerait déguster en fermant doucement les yeux pour garder en souvenir le précieux plaisir. Ta joue rosie doit être douce au toucher, ton cou invite à la caresse, aux tendres baisers. Tes phrases laiteuses chantonnent dans mon cœur comme une douce symphonie, comme les vers d’un tendre poème, mielleuses, enjôleuses, me font tourner la tête par l’ivresse des mots. Ta présence endolorit la hargne qui boue en moi devant ma jeunesse passée, devant la colère de mon impuissance à plaire et à être aimé. Ta poitrine sous le tissu tendre, battant aux rythmes de ton cœur excite mes sens, rallume ma forge, me donne des envies. Mais je ne dois pas, je ne veux pas penser à cela. Je lutte. Ma conscience me rappelle à l’ordre. Je ferme les yeux. J’essaie de me souvenir de toutes nos paroles respectives de l’autre soir, ma parole donnée, mais dans la transe de la soirée quelques phrases m’ont échappé.

                                 Vilaine! quel sort m’as-tu jeté? Que se passe t il en moi?

                                  Ne voulant pas tomber dans le jeu cruel de l’amour et de l’amitié, à présent je veux faire mon choix. En t’aimant je me rends compte que j’aime ma femme deux fois plus qu’avant. Je t’aime et tu resteras toujours mon amie.

 

                                              JOEL

 


 

 

 

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 17:56

 

 

                                 TRICHERIE

 

               Souvent en se penchant sur notre passé nous faisons le bilan de notre vie, ce qui arrive vers la cinquantaine, soit par regrets, soit pour essayer de s’améliorer, soit pour pouvoir se dire je vais  encore plaire, soit pour se plaire. Nous devons passer par ce stade, mieux vaut tard que jamais. Il est vrai que pour faire son objection de conscience l’écriture parait plus facile. Peut être est elle lâcheté de notre part, mais elle nous permet la recherche et la relâche de nos mots afin de ne rien oublier, pour tout dire, pour tout se dire. Ces mots pour vous je les tournerais toujours avec élégance. Si un jour mes thèmes vous lassent ou vous gênent, dites le moi je le comprendrais. Raconter de belles histoires à ses amies c’est très joli et facile. Se juger devant ses amies ceci est plus délicat et souvent pénible. Pourtant quelque chose reste ancré dans mon moi intérieur, comme un poids douloureux et très discret. Comme tu es la première amie à qui je fais confiance, alors je vais te confier une histoire qui parait à mes yeux d’une grande importance lorsque l’on veut avoir confiance en un ami.  

               Quelques années auparavant un homme peignait quelques salissures. Cela l’aidait à relever un peu la tête et surtout à ne pas sombrer définitivement dans son abysse. Après sa remontée des enfers il décida de présenter son passe temps dans une exposition du coin. Faisant la connaissance de gens d’un certain rang, il fut accepté dans ce groupe afin de pouvoir exposer. Ayant une profession de manœuvre à l’époque, il lui semblait bien difficile de côtoyer ce genre de personnalités se sentant subalterne par rapport aux autres, tant au point de vue prestance qu’au point de vue talent. Tenant la permanence du week-end les visites se faisant rares en sa faveur, seul il passa son temps à contempler les tableaux accrochés aux panneaux, ne comprenant pas très bien le succès exagéré de certaines œuvres qui ne convenait pas du tout à ses goûts. Un enfant de la maternelle en aurait fait autant pour certains. A chacun ces goûts, ces couleurs. Pourtant ces peintres étaient cotés dans la région et les œuvres comptaient plus pour leurs signatures.

              Ayant passé tant de temps à peindre ce qu’il exposa, il ne puit admettre que les visiteurs se désintéressent totalement de son médiocre labeur. Ne voulant pas passer pour l’imbécile du vulgaire débutant et voir son travail ignoré terminer aux oubliettes, instinctivement sans réfléchir aux conséquences que cela engendrait une idée rongea tellement son esprit qu’il se sentit mal à l’aise. L’idée ne le quittait pas de la journée, il y résistait tant bien que mal, mais une voix intérieure sournoise insistait encore et encore, le poussait, le tarabustait à falsifier les bulletins en sa faveur, bulletins à mettre frauduleusement dans l’urne bien entendu, afin de brouiller le résultat du concours des meilleurs peintres du coin. Accomplissant son larcin fastidieux tout au long de la journée en changeant sans cesse son écriture, écrivant en attaché, en scripte, en majuscules, en minuscules,  en déformant les lettres, en changeant la couleur de l’encre. Le but de l’opération lui paraissait importante ce jour là. Qui verrait ? Un manœuvre gagnant le concours ou terminant dans les premiers du lot cela ne se serait jamais vu à l’époque. Quelle classe ! Quel résultat ! Quelle revanche sur lui-même, sur les autres ! Découvrant soi-disant une forfaiture le résultat du concours fut annulé. Cet homme personne ne l’a jamais contacté, par hasard il a connu la décision des organisateurs que quelques temps plus tard. C’est vrai cet homme avait triché et n’en a jamais parlé. De tricher devenait une habitude quotidienne dans ses saouleries, dans ses déboires du week-end. Sa vie se déroulait ainsi trichant avec lui-même.

 

               Les mois se suivent mais ne se ressemblent pas. Avec son beau frère ils décidèrent de montrer aux autres l’exemple, se sentant touts gonflés à toutes épreuves au tout début de l’évolution de la guérison de leur maladie. Prenant rapidement de l’assurance ils se sentirent mieux que tous capables de déplacer des montagnes. Sans aucun entraînement, intoxiqués par le tabac, tous deux décidèrent de participer à un semi marathon. Pour la première fois depuis des années ils s’engagèrent dans une drôle d’aventure.

              A peine lancée, la course folle s’étira en un long cortège multicolore serpentant dans les rues de la ville envahies de curieux. Prisonniers dans le flot de cette marée humaine, ils se sentirent aspirés avec l’impossibilité de s’échapper tellement les corps chauds se serraient bougeant des épaules et des jambes. Quelques kilomètres plus loin, à la sortie de la ville, déjà le peloton s’effilochait, se parsemait. Les premiers apparaissaient déjà dans la montée du bourg d’à coté. Nos héros restés en arrière, asphyxiés, se sentirent distancés faisant presque du sur place, ils n’arrivèrent plus à suivre correctement cette cadence volontaire, éprouvante et infernale. Déjà les poumons en feu crachèrent les abus de tabac, leur passé tumultueux, le non entraînement. La distance se fit sentir dans leurs jambes devenues lourdes, pesantes, blessées lors des montées.

              L’un deux ne pouvant plus activer ses jambes s’arrêta disant au copain de continuer. Poursuivant la course en solitaire pour essayer de grignoter quelques places, ce dernier s’accroche au petit groupe qui le dépasse. Les coureurs discutent avec lui, le mettent à l’aise, pourtant sa venue leurs était inconnue dans ce semi marathon. Ces paroles le réconfortent et pour un moment lui font oublier sa souffrance. Ces hommes, ces femmes plus en forme souffraient autant que lui.

             Sur le parcours les badauds l’encourageaient de la voix et agréablement lui souriaient lors de son passage, il ne comprenait plus le monde changeait. Alors il accélérait sa cadence pour rattraper une jeune femme retardataire lâchée par le petit peloton.  Il se glissait à ses cotés et courraient à présent ensemble. Dans la plus grande descente du parcours pensant que celle- ci leurs apporterait un peu de réconfort ils furent vite déçus. Le contraire se produisit, leurs mollets aussi durs que de la pierre faisaient encore plus mal. Ils murmuraient sans cesse :        
             - qu’est ce que je fais dans cette galère? Pourquoi me suis-je inscrit ? Pourtant il ne nous a pas fallu longtemps pour nous engager dans cette aventure !

              Sur le dernier tronçon la belle inconnue ne pouvant plus respirer se mit à marcher, pour ne pas la laisser seule il en fit autant pour soulager ses poumons, pour récupérer. Ventilés, se sentant mieux dans leurs corps ils repartirent tant bien que mal. La vue de l’arrivée proche leurs donna des ailes, à l intérieur de leurs cuisses la chair à vif les brûlait. La fatigue étant à son apogée, les derniers kilomètres paraissent une éternité. Lui pensait abandonner, la femme aussi se remit à marcher. Pensant à ceux qui l’attendaient pour le féliciter il fit un dernier effort, encourageant la femme à le suivre. Le visage défiguré de fatigue, grimaçant, en couple ils traversèrent la ville longeant un long couloir bordé d’une haie d’honneur réalisée par la présence des spectateurs qui applaudirent à leur passage.  Fiers d’eux, sous les acclamations ils tirèrent très fort sur leurs bras engourdis afin de libérer  devant ce monde encourageant et bien sympathique leur dernière énergie. Mais place à la féminité et à l’élégance, l’homme laissa la jeune femme passer devant. Affalée contre la barrière de sécurité celle-ci se retournait vers lui, lui tapait gentiment sur son épaule, embrassa délicatement sa joue et d’un beau sourire lui dit : - il fallait y croire, sans ton aide j’abandonnais, merci !

              De cette course il n’était pas arrivé le premier, il n’était pas arrivé le dernier mais pour une fois il n’avait pas triché. Enfermée dans son poing, serrée contre lui, se tenait sa médaille. Oh ! Pas d’une grande valeur me direz vous, mais elle représentait pour lui tout l’or, toutes les richesses du monde.  Pour une fois il se sentait homme, un homme accepté dans la société, pour une fois il devenait quelqu’un.

             

              Depuis quelques années il ne court plus. Quand à ses tableaux, ses ardoises peintes il les donnait lors des kermesses. Actuellement il les offre à ceux qu’il aime et sa plus belle récompense c’est d’apercevoir le brillant de leurs yeux et le o formé par l’expression de leurs bouches. Aujourd’hui parmi les autres il se sent à sa place, n’étant pas le plus petit, n’étant pas le plus grand, mais il se sent bien parmi ceux qui l’acceptent comme il est. Il a compris que pour gagner il faut toujours être honnête envers les autres mais surtout envers soi même.

                Comme tu le constates librement il te l’a avoué. A l’avenir en sa présence inutile de cacher tes yeux, c’est à lui de baisser les siens. A présent ses amies peuvent avoir confiance en son honnêteté, il a compris la leçon. Auprès de vous il ne trichera pas car il sait que pour ses amies il est le meilleur, il est le plus beau, il est le plus sincère et depuis ce semi marathon il a les plus beaux mollets. Ne faisant plus de concours stupides il sait que dans votre cœur d’amie il n’est pas le dernier mais bien le premier. Pour une fois il a gagné.

                 Si ses tableaux ne valent pas un poster, son nom n’étant pas connu, de cette histoire, pour lui laissez moi au moins signer de mon prénom : 

                                                             

                                       JOEL.

 

 

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 23:48

                                                  PETITE LUEUR

 

                                Chut ! Approche ton oreille. Il ne faut pas que l’on m’entende. Quelqu’un, une présence me surveille, c’est la présence de mon ange. Quelque fois j’arrive à lui faire faut bon, tout comme moi il plane sur ses nuages. Personne ne croit à toute cette magie, au surnaturel. Moi non plus d’ailleurs. Pourtant quand ta dernière heure a sonné tu pleures comme un bébé.  Tout le monde pense que de là haut devrait se produire des miracles, j’y ai cru moi aussi pensant que,  pour nous autres sur terre,  de ne rien faire pour nous entraider était la meilleure des solutions. Passer une vie médiocre, se plaindre de ses conditions, de ses malheurs, de ses soucis est toujours la même rengaine. Se laisser assister est aussi facile. Attendre des autres et ne jamais rien donner est tentant. Les beuveries s’accentuent tous les jours, les conditions de vie dégringolent, tu t’engouffres, tu tombes dans le néant. Tu essaies de t’accrocher, de suivre le wagon mais tu es parti trop loin. Le wagon ne t’attend pas. Alors tu demandes à celui qui est en haut de t’aider. Oh, pour pas grand-chose, juste que quelqu’un te regarde, que quelqu’un te considère. Mais tu n’entends aucun son, aucune réponse. Alors tu maudis ton créateur et déçu tu te laisses aller, tu n’as aucun espoir, aucun avenir, tu sombres, la descente aux enfers est inévitable.

                                 Après être redevenu un homme et avoir pris la décision de prendre mes responsabilités, un soir me sentant seul, allongé sur mon lit j’ai fermé mes yeux. Repensant à mon passé je me suis abandonné dans mes songes. Au fond de mon esprit une lueur brillait, mon subconscient m’attirait vers cette lueur, je me laissait aller. Qelle belle lueur! Que c’était beau, oui vraiment beau, elle m’attirait, me réchauffait. Oh que j’avais besoin de cette brillance, de cette chaleur ! Planant sur mon nuage, à laise, léger, je ne voulais pas qu’elle s’éloigne, disparaisse. Cette lueur m’apportait un message. Elle était si belle que je me suis dit que la vie ressemblait à cette lueur, présente dans le soleil, dans la poésie, dans la peinture, dans le ciel, sur les océans, sur la terre, dans les hommes. Je m’étais laissé sombré pendant des années dans le sombre, dans le négatif, dans la saleté, dans l’incohérence, dans le mal. Ma vie ne représentait rien, que du vide. Alors je me suis mis à pleurer comme je n’avais jamais pleuré autant que ce jour là, comme un enfant. Au bout d’un moment la lumière s’est éteinte. Sur mon lit,  frustré, je n’osais bouger, je me sentais sal, petit, médiocre. J’étais un être qui n’avait jamais rien construit, menteur, tricheur, alcoolique. Dès le lendemain je me remuais, ma décision d’œuvrer auprès des autres fut prise, je voulais une vie aussi belle que me paraissait cette lumière, mon cœur se réchauffait, mes actions grandissaient. Je m’étais fait une promesse de vivre une vie pleine de bonté, d’actions envers les autres, d’être le modèle pour les autres. De cette promesse pour le moment je n’ai jamais failli. Petite lumière d’être venu me voir ce jour là, merci.

                   Il ne faut pas toujours attendre tout des autres. Cette lumière devait être le fruit de mon imagination, mais elle a bouleversé le restant de ma vie. Je pense que pour vivre l’homme a besoin de croire en quelque chose, surtout en lui.

 

                                       JOEL

 

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7 octobre 2008 2 07 /10 /octobre /2008 21:29

                                                                                                                                                                                                           
 
                              Pour toutes les femmes qui me soutiennent

 

                                                  DANS TES YEUX

 

                          Perdu dans mes meilleures pensées, savourant pleinement mon amitié récemment donnée, sur l’ordinateur fixant l’image d’un très éloquent visage, celui-ci me captiva, m’accapara. Tout ému devant cette présence féminine d’une telle beauté, de visiter son âme la mienne ne peut y résister. Les prunelles de ses yeux  m’invitaient dans son univers, dans son petit jardin grand ouvert pour y déposer mes secrets. L’amitié devenant féerie comme sous le charme de la magie, deux cercles d’iris bleus m’apparurent aussi bleus que l’océan, couleur de l’azur, des ronds de billes plus beaux que des joyaux. Se miraient les lueurs bleues de mes yeux, reflets de ma conscience.

                           Dans cet être mon aura fut conviée. Postés face à mes juges les brillances questionnaient : -qui es tu, qui fuis tu ? Pour devenir son ami tu en connais le prix. Dépose au fond de son cœur tous tes rêves, tous tes cauchemars, tes pleurs, tes rires, tes douleurs. ». Ame sœur qui suis-je ?

                            Dans la gaine d’un vaisseau sanguin, légère et rassurée, l’aura nagea se laissant bercée en silence par le flux du liquide coulant paisible. Ne s’attendant pas à une visite une voix intérieure annonça que quelqu’un venait déposer ses secrets. Subitement sous le plaisir produit le flux sanguin augmenta sa cadence, projetant l’aura dans une artère où tourbillonnaient des flots agités. Ballottée, accompagnée par ce bruit infernal provenant de la pompe du cœur, l’aura voulut rebrousser chemin. Un souffle plus violent l’obligea à faire front. La voix repris : « -pourquoi fuis tu ? Qui fuis tu ? ».

                             Rassemblant ses dernières forces, criant de désespoir de peur d’être avalée par le courant, l’aura ne peut qu’écouter sa conscience cingler ces mots :

                              « -Les soirs où par chez nous quand la tempête fait rage et m’empêche de trouver un sommeil profond le vent d’ouest nous raconte à chaque insomnie cette histoire Un soir d’un mois d’avril frileux, pluvieux et mouvementé sur une plage deux alcoolites en bordée se hasardent en plein milieu d’une tempête. La mer se déchaîne, la mort guette. Tant pis pour les intrépides qui oseraient s’aventurer dans ces eaux tumultueuses. Sortant de leur tournée de cafés il fallait bien aller dormir. Amarré à un corps mort un bateau tangue, c’est là leur lieu de repos. Le matin la météo n’annonçait pas une violence de vent aussi prononcée. Une simple annexe sert pour y accéder. L’ivresse étant bien avancée l’évaluation du danger amoindrie les hommes ne se rendent plus compte des risques encourus. La tempête redouble de force, les vaguent accentuent leurs cadences, gonflent leurs dômes en dos de chats et en ronronnements sauvages s’éclatent sur le rivage. Accentuant le mouvement de ces flots les vagues se déchaînent, renversent et projettent les aventureux dans les eaux glacées et tumultueuses de cette nuit noire sans étoiles. Une nuit tragique commença. Tous deux furent projetés à l’eau. Remontant à la surface un des corps sans vie flottait. L’autre homme implora son dieu de le sauver et de prendre sa vie à sa place, criant pleurant à qui voudrait bien l’entendre mais son dieu ne l’écouta pas. Alors hurlant de désespoir le naufragé poussa l’embarcation renversée vers le rivage. Ils avaient dérivés pendant plus de trois longues heures. Cet homme sombra pendant des années dans son alcoolisme, dans son désespoir, puis un jour il se releva et se mit à œuvrer pour s’en sortir et pour sortir les autres de cette misère. Depuis ne se sentant plus de ce monde cet homme quand il se rend dans une église en refus ne fait plus son signe de croix ».

                               «  - Les larmes mouillent mes paupières, tout lentement coulent sur mes joues. Pitié je t’en supplie ferme tes beaux yeux, quitte mon regard de te regarder en face je ne peux plus. »                                                      Joel
 

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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 21:02

                                                        Pour mon épouse
                                                            
                                                             
    
                                         
DECLARATION D’AMOUR

                                                                                                       

                                                                   
               
Aimer !  Ce mot raisonne dans ma tête. Quand je prononce «  aimer ! »  il décèle un goût de bonbon dans ma bouche : « aimer ! ».


               Aimer est le partage de mes émotions avec toi, le fait de me voir serrer la main aux copains, de passer un bras protecteur autour du cou d'une amie, d'un proche ; de laisser apparaître un sourire moqueur sur mes lèvres lors d'une blague.


               Aimer est la permission que tu m'accordes afin de côtoyer librement, d'écouter, de choyer l'amie de mon choix qui te respecte, me chérit avec complicité dans le respect de la promesse de fidélité que je t'ai offert le jour ou nous nous sommes unis.


               Aimer est le long voyage que tu as entrepris en vivant mon mode de vie, respectant mes tempes argentées par les neiges du temps, jetant dans l'oubli mes pires erreurs, mes pires rencontres, mes pires envies, mes pires cauchemars. Le soir frottant avec tendresse la base de mon dos meurtri, embrassant mon cou endolori, tu m'apportes l'apaisement de mes douleurs pour commencer ma nuit.


               Tu respectes mes sentiments, toujours à l'écoute des vibrations de mon cœur lorsque j' apporte de l'aide à un plus faible que nous; quand j'écoute la misère des autres ; quand je verse une larme lors de la perte d'un proche, d'un ami, ayant du respect pour autrui. Tu partages mes goûts quand tu admires ma peinture, mon poème, mes thèmes que je crée pour les offrir à ceux que j'aime. Humant ensemble le parfum d'une fleur qui s'ouvre, écoutant bras dessus, bras dessous, collés l'un à l'autre, le chant mélodieux d'un oiseau qui chante; admirant les secrets de la nature, partageant les bonheurs du monde, de la vie. Tu te sens bien contre moi.


                 Je jubile le fait de poser ma main dans ta main froide et de la réchauffer avec les braises de mes plaisirs; de la poser contre mon épaule, de te serrer délicatement dans mes bras accueillants, t'invitant aux mille sensations de mes lèvres; de m'enivrer de ton ardeur de femme, de caresser tes longs cheveux qui pendent sur mon ventre. J'adore effeuiller les dentelles qui te couvrent, faire glisser le tissu qui m'excite, jouer sur les courbes de tes reins, sur le bombé de tes fesses, sur le galbe de tes seins faisant jaillir d'excitation les frêles tétons. Je m'abreuve au miel dans le calice de ton corps, les cuisses écartées tu m'excites, je viens. Tendrement je te déclare à l'oreille : « prends ma main et sens couler dans mes veines cette sève qui embrase mon cœur. Ton corps est mon corps, tes seins sont mes seins, ton sexe est mon sexe. Toi tu es moi, moi je suis toi. Ensemble nous ne faisons qu'un. Mi homme, mi femme, prends moi. Lâchant ma semence je voudrais déclarer au monde  « je t'aime mon amour. »

                                                         
joel

                                                                                                   

 

               

                                                                                                                                                          



                                                    

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 09:57

                           Je me suis amusé à faire ces modèles de tatouages, j'espère qu'ils serviront à quelqu'un. J'ai représenté les fleurs de mon jardin et j'ai fait un montage avec les papillons, donc ils sont uniques. Pour votre plaisir j'en ferai d'autres. Peintures acryliques






Celui ci est réalisé par ma fille
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