Le feu d’artifice du 14 JUILLET 2007
En cette soirée du 14 juillet 2007, devant le port nous attendions impatiemment les premiers coups du feu d’artifice. Le beau temps n’est pas au rendez vous, cela dure depuis de nombreux jours. Aujourd’hui le temps tourne à l’orage depuis la fin de la soirée à la tombée de la nuit, la pluie battante tombe à flots. La municipalité va-t- elle annuler la soirée, les bruits courent, les cœurs se serrent, l’impatience est à son comble. Abrités sous les parapluies, les capuches des anoraks couvrent les têtes.
Collée tout contre moi la plus jeune de mes filles me serre fermement la main. Déjà elle se souvient de ses derniers feux d’artifice qui lui faisaient peur. Par réflexe elle recherche un réconfort, une protection, je suis là. Elle le sait. Mon bras s’enroule autour de son cou, son sourire parait crispé, son regard reconnaissant me dit merci papa cette année je serai forte, je te prouverai que je suis une grande.
Comme par miracle la pluie diminue et vient même à s’arrêter. Au bout de quelques minutes les lumières de la ville s’éteignent plongeant son monde dans le noir. Un noir froid et humide. Surpris, les enfants se blottissent dans les bras de leurs parents, se mettent à crier et à pleurer. Les habitants sous l’énervement commencent leurs brouhahas.
En l’air les premières fusées s’envolent au dessus des maisons, les bleues, les blanches, les rouges sont au programme. « Bravo ! C’est beau ! » De joie, de contentement, les gens applaudissent et lancent leurs cris d’exclamations. Les unes après les autres les fusées pétaradantes éclatent et retombent en grandes gerbes d’étoiles couleur platine, couleur or, éclairant les toitures des bâtiments et les pierres du viaduc ressortent dans le noir comme un fond de toile. La foule se déchaîne. Les sifflets retentissent, les mains claquent. La tension est à son apogée. Emerveillée, ma fille s’amuse, elle rie à présent aux éclats, la peur a foui laissant la place à une joie intérieure celle d’avoir réussi à dominer cette peur qui la rongeait, qui la suivait depuis son enfance. Oh ! Une bleue ! Une verte ! Une rouge ! C’est la fête. Je suis heureux pour elle, je partage sa joie, je jubile comme elle à chaque fois que le firmament s’illumine, les reflets des gerbes de feux reflètent dans ses yeux comme des petites lumières minuscules, je la serre dans mes bras entre deux éclats. Oui aujourd'hui ma fille tu es devenue une grande. Au bouquet final c’est l’apothéose tout le monde hurle, les bras s’agitent vers les cieux comme pour remercier un don tombé du ciel. Le firmament s’embrasait de centaines, d’un millier d’étoiles filantes multicolores, comme la palette d’un peintre.
J’aurais voulu être artiste pour pouvoir peindre ses images, j’aurais voulu être poète pour pouvoir mieux les citer, j’aurais voulu être écrivain pour mieux les d’écrire. En attendant j’essaie de vous faire partager ce que j’ai ressenti. C’est peu mais j’ai fait de mon mieux. C’est ce qui compte. JOEL